50% du travail de chercheur consiste à courir après les financements

Le labo U1213 “Nutrition, diabète et cerveau” de l’Inserm à Lyon, c’est une petite quinzaine de personnes travaillant sur deux « maladies miroirs » : le diabète de type 2, caractérisé par une hyperglycémie, et la glycogénose de type 1, qui provoque de dangereuses hypoglycémies. Depuis 2018, le laboratoire peut compter sur le soutien financier de l’association chalonnaise Gen&Zic pour financer un poste d’assistant ingénieur : les petites mains qui font les manipulations nécessaires au travail des chercheurs. Un rapport direct avec les malades « Très concrètement, ça permet d’avoir une personne de plus sur le projet et ça nous aide beaucoup au niveau de la réalisation de nos expériences », décrit Fabienne Rajas, directrice de recherche.

 

Car dans la recherche comme ailleurs : l’argent est le nerf de la guerre. « Quasiment 50 % du travail de chercheur consiste à courir après les financements », sourit Fabienne Rajas. La chercheuse note également : « La recherche sur les maladies rares, ça ne peut pas se faire tout seul dans son coin. On est obligé d’interagir avec les médecins bien sûr, mais aussi avec les associations de patients. C’est un trio qui permet de valoriser notre projet, d’obtenir plus facilement des financements publics. » Au-delà de l’aspect financier, la directrice de recherche se réjouit : « Participer aux manifestations qu’organise Gen&Zic, c'est très enrichissant pour nous. Ça nous permet de rencontrer des patients, de pouvoir discuter de leurs problèmes. Parfois, ça aide aussi à réorienter notre projet de recherche et à mieux comprendre aussi pourquoi on fait ça. »

 

L’espoir de la guérison Reste une question : les travaux du laboratoire permettront-ils un jour de guérir de la maladie qui a emporté le jeune Rémi en 2018 ? « On arrive à avoir sur les souris une correction de la pathologie assez bonne, pas totale, mais assez bonne, qui va permettre un transfert en essai clinique d’ici deux ans maximum. » Mais Fabienne Rajas prévient que le chemin sera encore long : « On a encore beaucoup de challenges à surmonter pour totalement guérir la maladie. Le foie est facile d’accès avec les vecteurs viraux mais on a beaucoup plus de mal à aller dans le rein. Ça veut donc dire que les patients auront un foie qui sera plus ou moins guéri mais leurs reins seront toujours malades. » 

01 décembre 2021